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Chômage, la fausse bonne nouvelle ou la politique du mensonge ...

  • Karine MOUSSEAU
  • 2 sept. 2015
  • 3 min de lecture



A priori, toute nouvelle d’amélioration sur le front de l’emploi est bonne à prendre pour la Martinique toute entière. Cela fait de trop nombreuses années que des chiffres dégradés et insupportables perturbent la vie de toute la société.

Cela fait aussi de nombreuses années que l’on nous vend des actions, mesures, politiques, et promesses, en tout cas des discours et des annonces de milliers d’emplois, qui nous promettent sinon la lune du moins des lueurs d’espoir d’amélioration.

C’est donc une bonne nouvelle que la majorité actuelle du Conseil Régional a porté aux Martiniquais en disant que pour la première fois le taux de chômage passait sous la barre des 20 %. Qu’en période électorale elle attribue indirectement cette amélioration aux politiques et actions de son part. C’est de bonne guerre serait-on tenté de penser, si l’information est vraie, même si personne n’est aujourd’hui en mesure de dire clairement quelle est la politique locale de développement de l’activité et de l’emploi au-delà des actions pensées au niveau national.

Il y a toutefois un problème : On nous ment.

Apparemment on dit la vérité : le taux de chômage affiché par l’INSEE pour 2014 est bien de 19,4 % en 2014, soit en effet inférieur à 20 %.

Mais ce qu’oublie de dire notre leader Maximo, c’est la réserve faite par l’INSEE lui-même sur la comparaison d’avant 2014. Le site de l’INSEE est pourtant clair :

http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp…

Extrait : « En 2014, pour la première fois, le taux de chômage au sens du Bureau International du Travail (BIT) dans les DOM est évalué comme en métropole, tout au long de l’année et non plus uniquement sur le second trimestre. En Martinique, il s’élève à 19,4 % en moyenne. Largement plus élevé que le taux observé en métropole (9,9 %), il est inférieur à celui des autres DOM. Ce taux de chômage ne peut être comparé directement avec le dernier taux publié en raison des changements de méthodes ».


L’INSEE précise même quelques lignes plus bas sur la même page que « Le niveau du taux de chômage calculé avec le nouveau questionnaire est plus bas que celui calculé avec l’ancien questionnaire. » En clair, rien ne permet de dire que le chômage aurait baissé à la Martinique, l’évolution apparente résulte d’un changement de mode de calcul et non d’un dégonflement. Les modes de calcul du chômage sont d’ailleurs variables suivant les époques et les endroits, celui du BIT, restrictif et controversé, vaut ce qu’il vaut en dehors du fait qu’il facilite les comparaisons internationales.

On se réjouit et on colporte une information délibérément tronquée pour être trompeuse, sur le dos des trop nombreux chômeurs martiniquais qui n’en peuvent plus. Bel exemple du cynisme et de la manipulation de ceux qui entendent nous gouverner sans alternance possible comme à Fort de France depuis 70 ans.

Le mensonge comme discours, sur l’un des malheurs de notre société, nous risquons d’aller vers des lendemains qui chantent...

Ayons une pensée pour tous les Martiniquais au chômage, sous-employés, non employés, désespérés, précaires à répétition, durablement éloignés de l’emploi, condamnés au « halo du chômage », qu’ils soient inscrits ou non dans la statistique triomphante de Plateau Roy.

19,4 % dans la définition la plus restrictive, cela revient à rayer du chômage des gens sans emplois, à la recherche d’introuvables emplois, ça ne fait pas rire tout le monde surtout si c’est présenté en victoire.

Désolée, mais ça ne passe pas !!!!!

AN NOU BA PEYI A CHANS' !!!!!


 
 
 
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